Les hasards d’un article et la chance de trouver le carnet de marche d’André Dignac, ont conduit Rodéric Martin, membre actif de la Société historique et archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch (SHAAPB), à écrire un livre sur le fusilier André Dignac que l’histoire avait sinon oublié tout au moins rangé au fond de la pile des dossiers.
Ce fils d’ostréiculteur testerin né en 1920 devenu marin de la Compagnie de Navigation Sud Atlantique, s’est engagé le 27 janvier 1941 au 2e Bataillon de Fusiliers Marins et est mort en mission à 23 ans. Avant ce qui deviendra le Débarquement, des raids ont eu lieu pour déstabiliser l’ennemi. Lors d’une opération nommée Hardtack 7, le 27 décembre 1943, sur l’île anglo-normande de Sark (Serq en français) le commando Dignac saute sur une mine allemande et meurt à 23 ans. Son corps est abandonné sur place. L’heure de gloire du commando Kieffer sera pour le 6 juin et le livre évoque aussi la personnalité exceptionnelle de ce dernier. André Dignac lui a disparu de nos mémoires. Il n’a pas connu la gloire des commandos Kieffer auxquels il appartenait pour avoir agi dans une opération préparatoire six mois avant la grande attaque.
Le livre publié par Rod Martin est richement documenté grâce au carnet de marche retrouvé on y découvre ainsi des photos de Dignac chez sa logeuse au Pays de Galles, on y lit des extraits manuscrits. Le plus émouvant d’entre eux concerne ses souhaits explicités au début de ses écrits : « j’ai fait ce livre lorsque j’étais dans les corps francs, ce que l’on appelle en anglais, les commandos… » Il demande que ce livre, si on le trouve, soit envoyé à ses parents dont il donne l’adresse. Il rêve aussi de l’après-guerre « si je ne suis pas mort …» alors il serait tenté par la pêche avec son père ou par une place dans la Police-Sûreté ».
En ce 80e anniversaire de sa mort une cérémonie a été organisée sur sa tombe au cimetière de La Teste de Buch par le Souvenir Français.
Edité par la SHAAPB – format Royal – 16×24 cm – 68 pages – 8 euros – On peut aussi se procurer le livre sur: commandodignac@orange.fr
PS : Si le quotidien Sud Ouest écrit qu’il n’y a pas de lien entre le Dignac qui fut maire de La Teste et André Dignac, Denis Blanchard Dignac a dans sa généalogie trouvé des racines communes mais il faut remonter au 18e siècle.