Discours A. Claverie à la remise de son prix

Au Cap Ferret, devant la librairie de Dominique Audinet, Agnès Claverie a reçu des mains de Denis Blanchard Dignac un tableau pour récompenser son œuvre

C’est un grand honneur que de recevoir ce prix des « Belles Lettres du Bassin d’Arcachon », dont vous êtes les représentants. D’abord parce qu’il met en lumière  ces « Belles Lettres » à une époque de messages rabougris à l’orthographe douteuse, d’écriture inclusive, -l’horreur!- et de petites billes colorées censées exprimer des émotions qui pourraient  l’être avec des mots . Je viens d’une famille  de littéraires,  je souffre de ce mépris des « Belles Lettres ». Naturellement j’exagère un peu. Heureusement les Français écrivent encore, lisent toujours, et ils aiment les livres !

Et le Bassin d’Arcachon ? Il est unique. On sait que tous les Bordelais entretiennent un lien affectif  avec « leur » Bassin d’Arcachon, souvenirs d’enfance, de baignades, de jeux, de rires, de larmes. Le Bassin d’Arcachon, pour moi, enfant, c’était  Arès, la plage, devant l’Aérium, surveillée par notre grand-mère avec l’arrêt espéré au puits artésien ; c’étaient les promenades jusqu’à Saint-Brice par les sentiers de la forêt ;  le mauve des bruyères, les éclats du soleil dans les  cimes des pins ;  adolescente les virées à bord de mon Pacific, et la rencontre magique avec des marsouins fuyant vers les passes ; enfin des années plus tard, le travail, les belles  amitiés à l’agence Sud Ouest d’Arcachon, aux côtés de Chantal Roman, chef d’agence. C’est là que j’ai eu le plaisir de faire la connaissance du Président Blanchard-Dignac, de Charles Daney, de Jean Dubroca à La Teste, d’Anne Guillot de Suduiraut, de Jean Garnier…  de tant d’autres auteurs,  et amoureux du Bassin, gardiens de sa mémoire,  avocats  de sa défense.

Peindre les mésaventures d’une famille, sur un fond de scène historique, ce 19° siècle tellement éloigné de nous, m’a demandé des recherches  minutieuses. Je me suis servie de vos travaux, de vos écrits. Avec toujours la crainte de commettre des erreurs, que vous toutes et tous, si fins connaisseurs de l’histoire du Bassin d’Arcachon, auriez relevées. Aussi j’ai poussé un soupir de soulagement quand Jean Mazodier m’a rassurée… mes « Bouscatière » s’en tiraient avec les honneurs,  tout au moins ceux de la vérité historique.

Je ne voudrais pas terminer sans avoir une pensée pour mes parents Henri Amouroux et Lotty Beaulieux, ma famille, ma fille Marine, et mon petit-fils qui, je le souhaite, aimera le Bassin d’Arcachon comme nous l’avons aimé. Son enthousiasme à pêcher les dorades à bord du bateau des Bateliers, et les crabes verts dans les esteys d’Arès, est  prometteur!

Enfin je tiens à  remercier  Dominique Audinet et toute son équipe qui m’ont toujours accueilli avec gentillesse.